CAB : s. m.
Sorte de cabriolet à deux roues, d'origine anglaise où le cocher est installé sur un siège élevé, placé par derrière.

CABANE : s.f.
Refuge : - Cabane ed' bertché.
Genre de roulotte où le berger logeait la nuit, lorsque ses brebis étaient au parc, deux emplacements étaient réservés à l'avant et à l'arrière pour les chiens.

CABE : s.m.
Câble : en corderie qui sert à maintenir le fourrage ou les récoltes en chargement sur les chariots ou tombereau. V. Combe.

CABOCHE : s.f.
Clou que l'on emploie pour le ferrage des chevaux, lors de chaussées verglacées. V. Cleu à glache.

CABOT : s.m.
Chien : - Méchant cabot.

CABOTINER : v.n.
- Foaire des cabotins. Mettre les Houveaux de foin debout.

CABOTINS : s.m.
Houveaux de foin que l'on met debout, et qu'on lie dans le haut.
V. Cahot, d'moiselle, moyette.

CABRETTE : S.f.
Chèvre. V. Madjette.

CABRI : s.m.
Chevreau : - Tu foais des bonds comme un cabri.

CABRIOLET : S.m.
Voiture légère à un cheval. V. Voéture.

CABROUET : s.m.
Diable ; chariot à deux roues basses, servant au transport des lourds fardeaux.

CACARDER : V.
Crier ; cri de l'oie. L'oie cacarde.

CACHE (IN) : Rut de la chienne : - M'tchienn' al'l'est in cache. V. Bouffée, caleur (in).
Largeur de récoltes à couper sur la longueur du champs.
Chasse : - Aller à 1'cache.
- J'n'ai pu quénn'cache (Andain).

CACHE-MANÉE : S.m.
Meunier ; homme qui se rendait en voiture à cheval ou à baudet, chez les particuliers prendre leur grain ou manée, et rapportait de la farine et les ingrédients (son) tiré de celui-ci.
En 1919, j'ai encore connu une demoiselle BAILLEUL, qui ramassait la manée, pour la mener au moulin de "MERMONT" commune d'Airaines.

CACHER : v.a.
Chasser : - Cacher chés vaqu's. Faire avancer les vaches vers l'herbage ou 1'étable.

CACHOÈRE : S.f.
Fouet : lanière de cuir attachée à un manche dont on se sert pour exciter et conduire les chevaux. Les charretiers, lorsqu'ils cherchaient une place, avaient toujours en plus de leur baluchon, leur "cachoère"
autour du cou.
- Veux-tu un queup d'manch'à cachoère sur tes z'eureill'.

CACHTCHETT' : s.f.
Casquette : - Castchette à eureillett's (à rabat). Pour protéger ses oreilles.

CACHURON : s.m.
Corde fine que l'on mettait au bout du fouet en cuir, et qui par un coup sec claquait. V. Cachoère.

CACOUILLE : adj.
Niais ; lourdaud, sans décision : - Tu n'in fini point d'cacouiller.

CADASTE : s.m.
Cadastre : reproduction d'un plan ou partie inscrit au cadastre. Justification de surface et de désignation (parcelle, section, lieu-dit, terroir) . V. Matrice.

CADOS : s.m.
Fauteuil : - Prinds ch'cados, pis tu présid'ros.
Auparavant le chef de famille se mettait toujours dans le fauteuil.

CAFERNEAU : S.m.
Cavité ou caveau sans soupirail (où l'on serrait les pommes de terre ou les carottes) se trouvant soit au dessous des marches de l'escalier ou doublé dans un des murs perpendiculaires.

CAFIGNON : S.m.
Petit opuscule ; pomme de terre ou autres. V. Neusettes.

CAFOUILLER : v.a.
Remuer ; chercher, lambiner : - Quoa qu'tu cafouill' ?

CAGE : s.f.
Ensemble ou assemblage en bois ou en fer :
- Cag' à pressoère (pressoir) à lapins, à coéchons (porc) à moègnieux (à moineaux) à glainnes (poules).

CAGNEUSE : adj.
Se dit du cheval dont les pieds sont tournés en dedans.

CAHOT : s.m.
Ensemble de deux houveaux de foin que l'on mettait debout et qu'on liait dans le haut.
- Mett'in cahot. V. D'moisselle, cabotins, moyette.

CAHUTE : S.f.
Cabane à veaux :
- Cahut'à tchiens. Cabane à chiens. V. Cabénn', camuche.

CAILLEUX : S.m.
Cailloux ; terre à cailloux : - Chés bis. - Cailleux (lieu-dit) Fyin d'voésins. Que l'on jette dans le jardin du voisin.
- Ramasseus d'cailleux.
Autrefois on ramassait les cailloux dans certaines terres, que l'on revendait pour l'entretien des chemins de communes ou l'empierrage des cours de ferme. Il fallait trente mannes pour 1 m3 de cailloux, suivant ( M. Hernas entrepreneur et transporteur que j'ai connu).
V. Chés ramasseus d'cailloux.

CALE : sf
Objet quelconque, que l'on place sous un premier objet, pour le mettre d'aplomb ; ou 1'empêcher de rouler.

CALÉE : s.f.
Portée : de chienne, lapine: ou chatte.
Ironie : - Tu parl' d'énn'calée d'lapins. Se dit lorsqu'il y a une nombreuse famille. V. Fanée.

CALÉGE : s.f.
Voiture découverte, suspendue à quatre roues munies à l'avant d'un siège à dossier et à l'arrière d'une capote à soufflets, tous deux mobiles.

CALENDE : s.f.
Charançon qui attaque les légumineuses, pois, lentilles. V. Teigne, cosson.

CALER : v.a.
Caler - mettre une cale. Caler - mettre bas. - No cot l'o calé.

CALEUR : S.f.
Chaleur : - Qué caleur ! Il fait chaud.
- Et'in caleur. Avoir chaud. - No jument a l'est in caleur. Rut des animaux. V. Cache (in), bouffée.

CALINER : v.a.
Raffermir : lorsqu'un champ était très léger après un semis, on mettait parquer les brebis, ceci donnait un amendement supplémentaire.

CALIPETTE : S.f.
Bonnet de nuit que mettaient autrefois les vieilles femmes avant 1920.
Ironie : - A l'o mis s'calipett'ed'travers. Mauvaise humeur.

CAMBOUIS : s.m.
Graisse usée, noirâtre, lors du graissage des roues du chariot ou tombereau, on avait les mains pleines de cambouis.

CAMÉLINE : S.f.
Plante de la famille des crucifères. - Camélina sativa.
Dont les graines oléagineuses, et les tiges servent à confectionner des balais. La caméline n'a été cultivé dans la région que pendant la guerre, à partir de 1943. V. Capite.

CAM'LOTE : S.f.
Marchandise de qualité inférieure.
- J'ai acaté énn'serpe à St Clémint, ch'est de 1'vraie cam'lote, je m'sus foait rouler comm'an coin d'un bos.
Ouvrage mal fait ; mauvaise marchandise.

CAMIÉ : s.f.
Tige ou fane de pommes de terre. Brûler des camiés. V. Héricottes (vert), jets.

CAMION : s. m.
Grand chariot bas et à quatre roues ou à deux avec un siège sur le devant, servant aux charrois de sacs de blé ou autres. V. Diabe.

CAMPAGNE : S.f.
Saison ou période : - L'campagn'ed'bett'raves. Enn'boénn' campagne.

CAMPAGNOLS : S.m.
Genre de petits rongeurs, nuisibles, à poils brun et à queue courte, comprenant le rat des champs et le rat musqué, les campagnols se multiplient avec une rapidité dangereuse pour l'agriculture.
V. Rats, mulots.

CAMPS : s.m.
Champs : étendue de terre faisant un ensemble.
- Il est parti dins chés camps. Il est parti aux champs.
- Fout l'camp ! Va t'en.

CAMUCHE : s.f.
Cabane ou caniche, faite de bottes de paille dans un angle de l'étable à vaches, et qui servait à abriter les jeunes veaux. V. Cahute, cabénne.

CAMUS : adj.
Lait chaud sortant du pis de la vache ou de la chèvre : du lait camus.

CAMUSI  : adj.
Moisi ; action humide de la paille.
- T'paill'al'l'est camusie. De mauvaise qualité.

CANARD : S.m.
Volatile :
loc. - I foait du temps d'canard. Très froid.
- Foaire un canard. Tremper du sucre dans un peu d'eau-de-vie, ou boire une rincette.

CANDEILLE : S.f.
Chandelle ;
- I gèle à candeille. Formation de glaçons.
- R'mon'et'candeille. Mouche ton nez.

CANON : s.m.
Os de la jambe du cheval. - Prendre un canon. Prendre un verre de vin.

CANTÉ ; s.m.
Morceau de pain ( quignon ou canté ou chanteau ) : - Un boén canté d'pain.

CANTIGNOLE : S.f.
Chantignole : pièce de bois trapézoïdale, soutenant le jite et s'encastrant dans l'essieu.

CANTONN'MINT : S.m.
Cantonnement : lieu réservé à une troupe de moutons pour le parquage. Trois cantonnements existaient en 1924 à Allery. V. Communauté.

CANULE : S.f.
Bout terminant la seringue.
- T'es tchurieux comm'énn'canule. Etre curieux.

CAMOUFLÉ : v.n.
Se cacher : - I s'est camouflé quand i m'o vu v'nir. V. Muché.

CAOUETTE : s.f.
Sommet ; tête :
- J'ai r'cheut un queup su m" caouette. J'ai reçu un coup sur la tête.

CAOUIN : s.m.
Chat huant :
Se nourrit de mulots. On les tuait et on les clouait, les ailes étendues, dans le haut des portes de grange, à l'extérieur, afin d'éviter l'invasion de rats.

CAOUITE : s.m.
Cobaye ou cochon d'Inde.

CAPARAÇON : s.m.
Housse ou couverture, dont on couvrait les chevaux lors d'une maladie.

CAP 'LET : s.m.
Coquelet ; récolte double : - de pomme ou d'ognon, une botte d'ognon.
n.f.
Tumeur molle qui se développe à la pointe du jarret du cheval.

CAP 'LINE : s.f.
Coiffure de femme en étoffe légère, rendue rigide par des lamelles de carton, portées par les ramasseuses ou couploères, ainsi que les glaneuses. V. Les glaneuses de Millet.

CAPERNOTTES :s.f.
Baie de fusain :
Collier que les vachers confectionnaient, que l'on mettait sécher et qu'on accrochait au "Cavet" (tête de lit) celui-ci servait de chapelet.
- Réciter ou égrener ses capernottes.
Dire ce que l'on pense de quelqu'un.
- Bét'à bon Diu. Coccinelle.

CAPIEU : s.m.
Chapeau : coiffure que les femmes portaient aux champs, et qui pour éviter qu'elle ne tombe ou s'envole, le transperçait d'une grande épingle au travers du chignon ou des cheveux.
- Capieu d'gendarme. Aconit (aconitum napilus). Capieu d'tchuré. Encolie aquilégia vulgaris. Capieu d' reue. Chapeau de roue recouvrant l'écrou de l'essieu.
Bonnet terminant la couverture d'une meule, d'une moyette, fait à l'aide d'une botte de paille que l'on pliait à hauteur de la corde et que l'on retournait. V. Bonnet, capuchon.

CAPITE : s.f.
Capsule d'oeillette :
Pendant l'occupation 39/45, des cultivateurs cultivèrent des oeillettes, et "f'soait'tnt du fu avec chés têtes d'oeillettes", alors qu'avec les tiges, ils couvraient des "ch'ners ou ch'naillêres", c'est-à-dire le dessus des entrées charretière sur lesquelles étaient placées les baliveaux .

CAPLEUSE : s.f.
Chenille :
- Mes pémmiers sont miés à capleuse. Mes pommiers sont remplis de chenilles. V. Querpleuse.

CAPOTE : s.f.
Capuchon pour la pluie. Couverture de cuir ou de grosse toile, recouvrant les voitures "à r'sorts" hippomobiles. V. Bâche.

CAPUCHON : s.m.
Chapeau fait de paille de seigle, dont on recouvre les ruches fixes, pour les protéger des intempéries. V. Capieu, bonnet.

CARACO : s.m.
Corsage usité que mettaient les cultivatrices pour aller aux champs ou traire. - Laich'mé mett" min caraco !

CARCAILLOT : S.m.
Mâle de la caille.
On entend de moins en moins son cri " Paie tes dettes ".

CARDON : s.m.
Chardon : - Coper des cardons. Echardonner.
Désigne également l'épine du chardon.
- J'ai un cardon dins min doègt.
Humoristique :
- Gros gris cardon, que jour equ'tu dégrogricardonn'ros ? Je m'dégrogricardonn'rai, quand chés gros gris cardons, s"dégrogricardonn'ront.
V. Ecardonnoèr.

CARRETTE : s.f.
Charrette : petite voiture à deux roues.
- Enn'carrett' ed' fyin. Une charrette de fumier.
- Carrett' à tchiens. Voiture tirée par des chiens.
- L'voètur'à tchiens. Chanson de Pringuet.

CARIE : s.f.
Maladie des grains de froment.

CARISIE ; s.f.
Variété de poires dénommées "poèr's à cochons " (du fait de leur aigreur) servant à faire le poiré (boisson).

CARME : s.m.
Charme : - Carpinus bétulus. Bois très dur servant à la fabrication des volées ou traders, utilisé surtout par les charrons.

CARNASSIÉRE : Gibecière ou cultivateurs et faucheurs mettaient soit leurs outils (clés, tcheuse) soit leur boisson. V. Saclet.

CARNE : s.f.
Animal maigre, étique :
- Bêt' à vices. Que carne ! V. Quercan, carongne.

CARNÉE : s.f.
Terre carnée : sous 1'effet de la sécheresse la terre est fendue ou crevassée, en 1976 la terre fût carnée par la sécheresse.

CARONGNE : S.f.
Odeur nauséabonde, corps en défalcation.
- A sint 1'carongne ! Adj. - Que carongne ! Bête vicieuse. V. Carne.

CAROLINE : S.f.
Peuplier : dénommé " tchèn'ed'marais" bois blanc, qui servait très souvent à la confection de liteaux "reilles" pour les toitures.

CAROSSERIE ; S.f.
Caisse d'une voiture.

CARRIÉRE : S.f.
Lieu ou l'on extrait de l'argile ou de la craie.
- Énn'carrière ed'crayon ou moellons.

CARRIOLE : S.f.
Petite charrette couverte et suspendue. V. Voèture à r'sorts.

CARROSSE : S.f.
Voiture de luxe suspendue à quatre roues et couverte (du XVI éme siècle) .

CART'RIE : s.f.
Charterie ou entrée charretière, sur laquelle se trouvait le "ch'ner ou ch'naillère" servant de tasserie.

CASSÉ : v.n.
- No vaqu'an' n's'ro pus longtemps à vêler as's'casse.
Les muscles du bassin se détendent.

CASSIEUS : s. m.
Chassieux :
Bête ayant une humeur visqueuse qui sort des yeux.
Semonce : - Avanch'é cassieus, t'os du br.. dins tes ziu.
Ne pas voir plus loin que le bout du nez.

CASTAFIOLE : adj.
Saoul ; instable :
- I l'est toujours in mitan castafiole.

CASTONADE : s.m.
Sucre roux et brut, non travaillé, qu'on utilisait pendant les années de pénurie ou guerre. Pendant la guerre 39/45 on utilisait la castonade et le jus de betteraves à sucre.

CATIERE : s.f.
Chatière : ouverture au bas des portes de grange ou autres, pour laisser passer les chats, et les poules dans le poulailler.

CAT'LOGNE : S.f.
Vieille couverture :
- Mets énn'cat'logne sus l'dos d'chu g'vo. Refroidissement. V. Pénée.

CATERNEUX : adj.
Cheval caterneux ; ombrageux, susceptibilité, être caterneux.

CATRER : V.a.
Châtrer : ablation d'un organe nécessaire à la génération.
- Ch'copeu d'coéchons, d'cots; d'lapins.
Coper ou catrer un poulain. V. Hongre.

CATREUS : S.m.
Hongreur : qui catre, qui châtre les animaux. V. Copeus.

CAUTÉRE : S.m.
Agent chimique ou mécanique, pour brûler ou cautériser une plaie.

CAVAL'RIE : S.f.
Ensemble de chevaux ; qualité.
Adj. - T'os énn'belle caval'rie.

CAVECÉ : adj.
Se dit d'un cheval qui à la tête d'autre couleur que le corps.

CAVECON : s.m.
Demi-cercle de fer, que l'on fixe au nez des chevaux pour les dompter ainsi que pour les agneaux au sevrage. V. Muselière.

CAVET : s.m.
Sommet ; dossier. - Cavet de brouette. V. Couplet.

CAYENNE : Région ; coq ou poule.

CENS : s.f.
Redevance en argent que certains biens devaient annuellement au seigneur du fief dont ils relevaient, région Somme, Artois.
Métaierie ou ferme, avoir une cens, être censier, mot provenant du Pas-de-Calais et utilisé dans le pays par certains fermiers.

CIDE : s.m.
Cidre : - Foaire sin cide. Boisson faite de pommes.
- Foaire sin cide, " à 1'lambic à 1'presse " la fabrication du cidre devient une opération industrialisée, on abandonne la cidrée au pressoir pour la cidrée mécanisée.

CHAC'MAILLER : v.n.
Se disputer : - 1 sont toujours à chac'mailler.

CHACHA : s.m.
Merle litorne :
- Turdus pilaris. L'lutrone al cant' i va pluvoèr. V. Pleupleu.

CHAMBRIÉRE : S.f.
Pièce de bois pour maintenir le tombereau et le mettre en équilibre, lorsqu'on dételait le limonier. V. Beudet, Servante, chandelle.

CHAMEAU : loc.
Epithéte injurieux : s'emploie généralement en parlant des vaches.
V. Bourrique.

CHAMPART : S.m.
Mélange de blé et de seigle, servant à la nourriture des porcs après mouture.

CHAMPÉTRE : S.m.
Paysage ou défense ; garde champêtre.

CHAND'LEUR : S.f.
Saison :
A la chand'leur, les jours remontent d'une heure ; ou l'hiver se meurt ou reprend vigueur.
A la chand'leur, le soleil ne doit pas se montrer d'une heure ;
d'où le dicton " L'ours trouble l'hiver redouble ".

CHANDELLE : s.f.
Pièce de bois se trouvant en avant du tombereau ou de la charrette, et qui sert à le maintenir en équilibre. V. Servante, chambrière, beudet.

CHANFREIN : S.m.
Partie de la tête du cheval, d'un animal qui s'étend des oreilles aux naseaux.

CHARANCON : s.m.
Insecte qui ronge le blé, les pois, les lentilles. V. Blattes, teigne.

CHARBOUILLE : Terme agricole, qui se dit de l'effet que la nielle produit sur les blés. V. Nelle.

CHARIOT : s.m.
Véhicule hippomobile avec une flèche sur pivot à quatre roues conduit par deux ou quatre ou cinq chevaux.

CHARIOTÉE : S.f.
Contenue d'un chariot céréales ou betteraves.

CHARMEUSE : s.f.
Liseron des champs ; terre manquant d'humus. V. Trinaches.

CHARRETTE : S.f.
Véhicule hippomobile à deux roues, composée de deux brancards tirée par un limonier.

CHARRETIER : s.m.
Celui qui conduit les chevaux et les charrettes.
- Pour et' un boén charr'tier, i feu avoèr versé deux foès.
L'emploi de charretier était auparavant une qualité, remplacé aujourd'hui par le tractoriste. V. Commis.

CHAUFFEUR : s.m.
Brigands qui pourchassaient les paysans et leur brûlaient les pieds pour leur faire découvrir leur argent.

CHAULAGE : s.f.
Action de chauler les terres par un apport de chaux. Auparavant et avant l'exploitation et l'extraction des phosphates, on extrayait la marne. V. Viux métiers et traditions "Chés Marneus".

CHAULER : v.a.
Amender un terrain avec de la chaux pour son efficacité. Chauler les arbres : enduire ceux-ci d'un lait de chaux.
- Blantchir a 1'queux. Désinfecter les étables par un enduit de lait de chaux ou blanchir les façades des maisons.

CHAUMAGE : s.m.
Action d'arracher la partie inférieures du chaume des céréales après la moisson. V. Déchaumer.

CHAUMES : s.m.
Tiges de graminées : partie de la tige des blés ou autres céréales qui restent dans les champs après la récolte. V. Eteules.

CHEC : s .m.
Cercle en fer, entourant la roue de la voiture ou des tonneaux, berceau de voiture tenant la bâche.

CH'NAIL : s.m.
Mont sur chés ch'nails. Monte sur les ch'naillères. Se dit également : monte sur chés ch'ners.

CH'NAILLE : s.m.
Pièce de bois ou baliveau que l'on place au dessus de l'entrée charretière, d'une batt'rie (aire de grange) pour y tasser la paille ou le foin. Dans de certaines fermes, on tassait le foin au dessus des étables pour que les bêtes aient bien chaud. V. Ch'naillère, ch'ner.

CH'NAILLÉE : s.f.
Volée de coups :
- J' t'y ai foutu énne ch'naillée, march" i n'r' ec'minch'ro point d'main. V. Chinglée.

CH'NAILLÉRE : S.f.
Partie se trouvant au dessus d'une entrée charretière ou d'étable.
V. Ch'ner, ch'naille.

CH'MER : s.m.
Partie se trouvant au dessus d'une aire grange (batt'rie). V. Ch'naillère, ch'naille.

CHÉNNES : s.f.
Cendres : - As 'arringe comm' des chénn's. Après les gelées, les terres s'arrangent très bien.

CHEPTEL : S.m.
Cheptel vif : contrat par lequel on donne à garder, à nourrir, à soigner moyennant une part dans les profits.
Cheptel mort : ensemble d'instruments de culture, de bâtiments agricoles donner à bail.

CHERCLAGE : S.f.
Action de cercler un tonneau, une roue. V. Catrer.

CH'TCHIR : v.a.
Sécher : - J'peux aller m'foair' ch'tchir, je n'ai r'cheut énn' boénn' (averse).

CHICATRER : V.a.
Détériorer : couper une haie avec un outil mal aiguisé.

CHINDES : S.f.
Cendres ; - A s'arringe commes des chindes. Après un dur hiver les terres s'arrangent tout seul. V. Veule.

CHINGLE : s.f.
Sangle : bande de cuir qui passe sous le ventre d'une bête, et qui assujettit la selle ou le basset.
- Os-tu bien serrer 1'chingle ? As-tu bien serrer la sangle ?

CHINGLÉE : S.f.
Volée de coups donné à un cheval.
- In' n'i r'cheut énn' boénn' chinglée. V. Ch'naillée.

CHINOÉR : s.m.
Tablier : de sac que les ramasseusses mettaient devant elle pour le relevage des récoltes coupées, ou lorsqu'on charriait le fumier, de même les vachers (ourets) lorsqu'ils nettoyaient les bêtes.
Chinoèr ed'clairon : tablier fait avec une toile de soie que l'on mettait devant soi. V. Pénée, tablier d'clairon (sac).

CHINT : s.m.
Cent : nombre, mesure :
- Un chint d'pèmm's ed'terre 50 Kg de pommes de terre.

CHIONNER : V.a.
Semer d'une façon irréguliére, soit due à l'inexpérience du semeur ; soit à la cause du vent. V. Vieu, g'vets.

CHIONNEU s.m.
Mauvais semeur à la volée, les graines de trèfle se semant avec le pouce et l'index, le semis est souvent irrégulier. Personne médisante. - I n'foait qu' "Chionner" happer quelques brides d'une conversation et la semer à tous vents.

CHIPIE : adj.
Epithète : - Qué chipie ! En parlant des poules vagabondes.
- Tu parl's d'énn' chipie, a n'm'a rien donné. Avarice.

CHIPOTER : v.a.
Agacer, taquiner ; perdre son temps. V. Erlander.

CHIRER : v.a.
Cirer : lorsqu'une jument va pouliner, sa mamelle se couvre d'une matière luisante.

CHITCHEUX : s.m.
Action chiquer ; mâcher du tabac.
Les bergers principalement chiquaient, ce qu'ils leur permettaient, quand une brebis avait le piétin de cracher le jus de tabac sur la plaie.

CHITERNE : s.f.
Réservoir sous terre pour recevoir les eaux pluviales ; dans les pays en élévation avec l'adduction d'eau potable, celle-ci ont été remblayés ou servent de puisard ou tout à l'égout après décantation.

CHOQUE : s.f.
Souche d'arbre
- Enn' choqu' d'abe.

CHORCHÉLE : s.f.
Sorcière : - Enn'vieill' chorchéle . Etre inchorchelée.
- Enn'vieille radotouère. Radoteuse.

CHOTCHER : v.a.
Taller : en parlant du blé qui se choque qui talle.

CIGUE : s.f.
Poison : produit de grande corroie, ressemble au feuillage de la carotte de quoi à se tromper lorsqu'on cueille de l'herbe aux lapins.

CLAIRON : s.f.
Pièce de toile de jute, que les ramasseusses mettaient en tablier, pour ramasser la récolte fauchée, ou par le valet de ferme (ouret) pour faire le travail de cour éclaircie. Un clairon sur Long.
- Enn'érée sur Bray. V. Chinoèr.

CLARINE : S.f.
Sonnette qu'on pend au cou des animaux paissants (moutons) pour les retrouver .

CLAVETTES : S.m.
Petit fer plat plié laissant une cavité dans le haut, que l'on introduit dans une ouverture faite à l'extrémité d'un essieu pour maintenir les roues en place, derrière les "flottes" ou rondelles,
Maintient le volant de la vis en haut de la quarole, gouvion ou S. esse. V. Goupille, flottes.

CLEUS : s.m.
Clous : placé aux semelles des chaussures.
- Cleu à glache. Pour ferrer les chevaux lorsqu'il gèle.
- Cleu à reiller. Clou servant à clouer les liteaux.
- Cleu à latter. Clou servant à clouer les lattes (petite lame de bois fendue) .
- Cleu à quevronner. Clou servant à clouer les chevrons. - Cleu. Furoncle.

CLIQUE : loc.
- Prénne ses clics et ses clacs. Se sauver.

CLITCHER : V.a.
Clicher : tourner la cliche ou clitchette.
- I clique. Il maigrit. V. Clitchette.

CLITCHETTE : s.f.
Loquet : - Met 1'clitchett'. - L'clitchette ed porte. - A qu'éch' qu'on donne énne poégnie d'main in intrant dins énn' moaison ? Al'clitchette.

CLOCQUES : s.f.
Cloches : - J'ai des clocques à mes mains. Ampoule de la peau.

CLOÉE : s.f.
Claie : petite barrière servant de clôture du parc à moutons, lame de 2 m 10 sur 1 m 20 de haut.

CLOÉYONNER : v.a.
Assemblage de claies par fascines pour consolider un terrain et maintenir les terres.

CO : s.m.
Cou : - Foair'un co comm" énn'girafe.

COAILLOT : s.m.
Lait caillé : avec lequel on fait du fromage blanc.

COB : s.m.
Cheval de taille moyenne à l'encolure épaisse et courte.

COCARDE : s.f.
Rond de cuir ou en métal se trouvant de chaque côté de la bride.

COCHE : S.f.
Femelle du cochon n'ayant pas encore été au verrat (truie) .
Coche : autrefois, sorte de grande diligence pour le transport des voyageurs et des marchandises.

COCLOTE : s.f.
Oeuf de pierre, que l'on mettait dans les nichoirs pour inciter les poules a pondrent.

COCOGNIER : s.m.
Personne qui ramasse et achète les oeufs.

COCOTTE : S.f.
Epizootie ; fièvre aphteuse :
- Mes vaques i l'ont 1'cocotte. Mes vaches sont atteinte de fièvre aphteuse. Maladie infectieuse à déclarer.

COCRIAMONT : lieu-dit.
Le chemin menant à ce lieu-dit, s'appelait autrefois " le chemin de la Justice ", qui menait à " La Potence " autre lieu-dit.

CODACHER : V.n.
Chanter : en parlant de la poule qui vient de pondre. Raconter.
- A n'foait qu' codacher.

CODIN : s.m.
Dindon : mâle de la dinde. - Enn' nase ed' codin.
Se dit d'une personne dont la matière nasale pend, principalement les enfants. V. Cytise.

CODRICHE : s.m.
Coq non déclaré ; sans énergie. V. Coquard, coglinche.

COÉNN' : adj.
Muet : rester coi, ne savoir quoi répondre, rester figé.
Peau de cochon raclée.

COÉNUSE : S.f.
Larve d'une espèce de ténia qui vit dans le cerveau des moutons, et provoque le tournis.

COFFIN : s.m.
Etui contenant de l'eau dans lequel le faucheur met la pierre à aiguiser et qu'il porte à la ceinture. V. Tcheuse.

COGLINCHE : s.m.
Coq sans énergie ; gliner. - Co glaireux. V. Codrinche, coquard.

COIN : s.m.
Instrument de fer en angle pour fendre le bois. Morceau de bois en angle servant de cale entre la faux et 1'équerre ou bague se trouvant sur le manche.

COLLIER : s.m.
Partie de harnais des chevaux de trait.
- Franc d'collier. Cheval courageux.
- Donner un queu d'collier. Faire un effort.
- Mett'ech'collier d'forche. Commencer à travailler.

COMBE : s.m.
Câble en chanvre, servant à maintenir le chargement des voitures.
- Serr" ch'comb' !

COMBUGER : v.a.
Remplir d'eau, des futailles pour les imbiber avant de les employer.
V. Eneiller.

COMMANDE : s.f.
Acquisition réelle d'un bien dont l'acte de transmission porte un nom d'acquéreur fictif. Déclaration de commande : celle par laquelle on fait connaître le véritable acquéreur.

COMMIS : s.m.
Valet de ferme, domestique.
- Tu diros ach'commis d'nettier chés vaques. V. Ouret, charretier.

COMMUNAUTÉ : s.f.
Ensemble de cultivateurs, élevant des moutons et pratiquant l'esprit communautaire, avec gardiennage payé. V. Cantonn'mint.

COMTOÉSE : s.f.
Horloge ancienne à poids, dénommée couramment " Boêt'à horloge ".

CONCASSEU : s.m.
Concasseur ou broyeur : machine outil pour broyer les graines et le tourteau. V. Meulin à meutures.

CONCUPISCENCE : int.
Penchant à jouir des biens de la terre, particulièrement des choses sensuelles.

CONGÉLATEUR : S.m.
Appareil servant à congeler la viande et remplaçant le système de salaisons. V. Réfrigérateur.

CONIVANCE : int.
- I sont d'conivance insann'. Complicité par tolérance.

CONTADIN : S.m.
Habitant de la campagne.

CONTRE-PLAQUE : s.f.
Contre cep, fixé sur le côté du croisillon de la charrue.

CONTRÉ-QUEUP : S.f.
Eau-de-vie, élixir que l'on prend si tôt une chute.
- Ed'd'ieu d' contré-queup.

CONTRÉ-SINGLON : s.m.
Courroie clouée à l'arçon d'une selle pour y attacher celle-ci.

CONTRÉ-SINS ; loc.
-Al' invers du boén sins. Ar ' bout du boén sins.
N'ayant aucun sens.

COPE-GORGE : Lieu-dit. Coupe-gorge :
Endroit encaissé et traversant un bois, situé loin des habitations.
Lieu dangereux.

COPER : v.a.
Couper : - I l'o copé ses minettes (médice lupilina). Couper son foin.
Moqueries : - Coper ses minettes pour miux vir chés cos (cahots) d'moiselle de foin.

COPEUX : s.m.
Hongreur : - Copeux d'cochons. Personne châtrant les lapins, les porcs et même les chats. V. Catreux.

COPRET : s.m.
Outil servant à sectionner les collets des betteraves pour séparer la racine des feuilles, celui-ci est composé d'une plaque de tôle coupante et emmanchée ; disparue aujourd'hui et remplacé par la serpette.
V. Copoère à bett'raves.

COPURE : S.f.
Coupure : -J'ai copé min doigt avec ed ' 1 ' herb ' copante.

COQUARD : S.m.
Volaille : se dit d'un coq sans énergie. V. Coquiaco, coglinche.

CO-QUIACO : s.m.
Coq : volaille. V. Coquard, coglinche.

CORDE : s.f.
Mesure de capacité : une corde de bois valait 4 stères, une demi-corde 2 stères. V. Pile.
- Cord'à feutcheuse. Corde qui servait à lier les bottes lorsqu'elles étaient fauchées à la faucheuse-lieuse (ficelle).

CORDER : v.
Mésentente : - 0 n'peut mi corder avec li. On ne peut s'arranger avec lui.

CORDIEU : s.m.
Cordeau : longue corde de chanvre qui sert à conduire les chevaux.
- Un g'vo d'cordieu. Celui qui est dirigé au cordeau lorsque l'attelage est composé de deux ou trois chevaux.
- G'vo d'cordieu. Premier cheval de gauche.

CORDON : s.m.
Bordure se trouvant en saillie, dans le milieu d'une meule de blé.
- Cordon d'lacets. Cordon ou lacets.

CORIACHE : adj.
Résistant : - Du bos coriache. Personne dure et solide. - Al' est coriache.

CORNAILLE : s.f.
Corbeau : - Corvus corone. Chés cornailles in' n'ont foait du bieu dins mes z'héricottes. Les corbeaux ont saccagés mes pommes de terre.

CORNAGE : s.m.
Bruit produit par la respiration de certains animaux, dans certaines maladies.

CORNARD : adj.qu.
Se dit d'un cheval qui en respirant fait entendre un ronflements anormal du à la vibration d'une corde vocale malade ou paralysée.
- Un g'vo poussif.

CORNILLON : s.m.
Axe osseux de chacune des cornes des ruminants.

CORTI : s.m.
Courtil : jardin attenant à la maison, dont le passage s'effectuait par la cour.

COS : s.m.
Petite botte de foin mise debout et lié dans le haut. V. Cahot, cabotins, d'moiselle, moyette.

COSSON : s.m.
Espèce de charançon qui attaque le poids, les lentilles. V. Calende, teigne.

COT : s.m.
Chat : pour se faire comprendre, les vieux disaient un co.
Le slogan picard se compose de trois mots. - Un cot, énn'mouque, du brin dins t'bouque.

COUCOU : s.m.
Ancienne voiture publique à deux roues.
Grosse grive d'où appellation et qui annonce le printemps.
- Os-tu attidu ch'coucou. Celui-ci commence à chanter dans la 1ère semaine d'avril.

COUCOUILLE : S.m.
Tatillon : personne sans énergie qui hésite. V. Niuniute, tatasse, titisse, longivo.

COUDE : s.m.
Attache du bout de l'épaule chez le cheval. V. Tcheut'.

COUÉCHON : s.m.
Porc domestique mâle châtré. - Par ch'copeux d'couéchon.
Grossierté. - Couéchon. Travail mal fait. - Travail ed' couéchon.

COUÉCHONNÉ : v.n.
Malfaçon. - Travail couéchonné. Sans goût.
Mettre bas, en parlant de la truie. - No truie a l'o cochonnée.

COUÉNNE : S.f.
Peau : - Enne couenne ed' lard.

COUET : s.m.
Petit pot en terre, dans lequel on cuisait la viande sous la braise.
V. Gatte.

COULER : v.a.
- Couler du lait dins énne gatte. Lait contenue dans une jatte en terre cuite que l'on conservait quelques jours pour faire monter la crème.

COULISSOÈRE : S.f.
Glissière qui maintient le " déclitchoèr " de la charrue.

COULOTTE : s.f.
Trappe verticale au bas des portes du poulailler ou de la grange, laissant le passage aux poules ou aux chats. V. Catière.

COUP : s.m.
- Foair' l'coup. Réussir. Et' aux cents coups. Surpris, affligé.
- Avoir l'coup. Etre saoul. - Foaire les quatre cents coups. Faire parler de soi. V. Queup.

COUPE : s.m.
Voiture fermé à deux places et à quatre roues.

COUPLET : s.m.
Partie supérieure d'un chargement, d'un arbre, couplet de tête.
V. Caouette, cavet.

COUPLOÈRE : S.f.
Ouvrière qui ramassait 'à la faucille et alignait en bottes, les céréales coupées par le faucheur. Bien souvent celui-ci avait " s'couploère ou ramassoère ".

COUR : s.f.
Partie découverte devant l'habitation, entourée de bâtiments donnant accès au jardin ou courtil (corti), on trouve dans la Somme, une grande partie de communes dont 1'étymologie se rapporterait à cette définition ; tels Hallencourt, Hocquincourt, Heucourt, Frucourt, Bettencourt etc...

COUREUS s.m.
Jeunes porcs de six mois. - J'ai acaté des ptchots coureus pour graisser.

COURONNE : S.f.
Partie la plus basse du paturon du cheval.

COURONNÉ : adj.
Cheval couronné : cheval blessé aux genoux en tombant, blessure à surveiller, pouvant provoquer la sinovie.
- Min g'vo l'est tcheut in cariant fyin. En charriant du fumier, mon cheval est tombé et s'est couronné.

COURROUÉE D'ERTCHUL'MINT : s.f.
Partie de harnais passant dans l'anneau de l'avaloire, que l'on relie à un crochet sur le brancard.

COURT : adj.
Court ; jour. - Dins chés courts. Jours ; saison d'automne.
Courts. Tours, champ de forme trapézoïdale.
- J'n'ai point pus finir, i yavoair tell'mint d' courts tours.

COUS : s.f.
Pierre à aiguiser. V. Tcheusse.

COUSTAUDER : v. a.
Couper la queue, ne se dit que du cheval. V. Ecorter.

COUTIEU : n.m.
Couteau : - Coutieu à pressoèr. Instrument muni d'un manche qui servait à couper la paille sur les quatres faces d'une assise de pommes, au temps ou le pressoir était composé d'une cage ou cylindrique.
- Cid'à coper au coutieu. Pur jus, épais.et de bonne qualité.
- N'avoèr equ'sin coutieu pis sin moègneu. Ne pas être riche.
V. Coutieu à fyin.

COUTIEU A FYIN : n.m.
Tige en fer d'un métré cinquante édentée sur un métré, et portant une poignée verticale de chaque côté permettant ainsi de l'actionner lorsqu'on coupait le fumier (fait de longues pailles de blé).
V. Coutieu (à pressoèr).

COUTRE : S.m.
Pièce métallique verticale se fixant sur l'arbre ou l'âge, se situant derrière les rasettes et ouvrant le sillon. On mesure ou règle, celui-ci entre le chef et la pointe ; à l'aide de deux doigts juxtaposés.
Bien souvent un caillou se glissait dans cette partie déterminée et obstruait celle-ci. - T'os un cailleu dins tin brabant, t'n'éroua al' est broéyée.

COUVET : s.f.
Chaufferette : que les femmes plaçaient sous leurs pieds, lorsqu'elles triaient les pommes de terre, ou qu'elles cousaient.

COUVOUÈRE : s.f.
Poule couveuse : pénurie d'oeufs pendant cette période.
- Tu diros ach'cocognier ou coquetier, que j'nai point.d'oeus à li donner, mes glaines i couv'tent.

CRAMOÉGNIE : S.f.
Crémaillère : où l'on suspendait 1' métchignette. V. Ce mot.

CRAMICHON : s.m.
Fruit de prunier sauvage :
- I foait deux zius, comme deux cramichons dins énne gatte ed lait prinds.

CRAMPON : s.m.
Clou en forme d'U, servant à fixer les ronces artificielles sur les piquets en bois. Ferrer à crampons. Mettre des clous que l'on vissait dans la corne ou pied du cheval, lorsque les routes ou chemins étaient glissants (appelé selon les endroits cleus à glaches).
- Mett' un crampon. Faire une dette.

CRAN : s.m.
Craie. Remblayer avec du cran. Des terres à cran. Terres crayeuses.

CRAPE : v.n.
Crassée : - M'querrue à l'est crapée, feut nettoyer chés forcieus.
Ma charrue est encrassée, il faut nettoyer les versoirs (ceci arrivait lorsque la terre était mouillée par suite de dégel, dans les terrains " crayonneux ").

CRAPEUD : Gourde en poterie dont se servaient les moissonniers, pour emporter le cidre aux champs. Celui-ci avait une contenance de deux, trois ou cinq litres.
Crapaud :
Ulcère de la sole, et de la fourchette du cheval. V. Gourde.

CRAYON : s.m.
Craie : terre légère. V. Merlon. Terre à merlon. V. Cran.

CRÉME : s.f.
Matière grasse se formant sur le lait et qui barattée donne le beurre.

CRÉQUE : s.f.
Crête :
- Chés glaines i n's'ront point longtemps à ponde, i l'ont des rud's créques. In heut de l'créque.
Au sommet de la crête ou de la côte. V. Crintchet, grimpette, montée.

CRÉTIN : adj.
Bête, ignorant, malotru, imbécile. - Que crétin !

CREUCHE : s.f.
Tige de bois portant à son extrémité deux tiges en fer de 20 cm de longueur, et de l'autre une ouverture pour le passage d'un pieu, servant à relier les cloisons ou claies, composant le parc à moutons.
Pieds. - I s'est inch'pé dins ses creuches.

CRI : s.m.
Cric : appareil de levage. V. Beudet, tchève.

CRICRI : s.m.
Crécelle : - Tulibranle, briza média.
Grillon : - Gryllus campestris.
Ironie : - Qué cricri ! Personne de petite taille. V. G'vo vert, feutcheuse.

CRIGNU : adj.
Personne ayant un mauvais caractère.

CRIN : s.m.
Bourre servant à remplir le dessous du collier du cheval ou attelle, lui protégeant ainsi les épaules lors des charrois ou autres.

CRINTCHET : S.m.
Petit raidillon : - I y avoait un ptchot crintchet, mes g'vos l'ont bien ieu du mo a monter. V. Grimpette, montée, crêque.

CROCHE : S.f.
Crosse : houlette du berger, dont la partie supérieure se termine par une longueur inversée de 30 cm servant ainsi à attraper les brebis. V. Creuche.

CROCHTCHIL : s.m.
Rouleau spécial pour briser les mottes de terre. V. Brise-mottes.

CROCHTCHILLER : V.a.
Tasser la terre à l'aide d'un croskil, lorsque l'hiver a été rude, pour faire talier les blés on les croskillait.

CROCHUS : adj.
- Avoèr des doègts crochus. Personne dont il faut se méfier.
- I n'est point moaite ed'ses doègts. Avoir un penchant pour le vol.

CROQ-OUI : loc.
S'emploie dans l'expression :
- Minger du croq-oui. Os-tu donner à minger à chés g'vos. J'croés oui !
Chevaux maigres. Nourris au croq-oui.

CROTTE OU CROTTIN : s.m.
Excrément animal : ramasser des crottes, avant la guerre 39/45, les cultivateurs avaient des chevaux à la place de tracteurs, ceux-ci "fyintaient" bien souvent sur les routes, sitôt qu'on voyait un mont de crotte ou crottin, on s'empressait de le ramasser pour le mettre sur le fumier.
- Norir quéqu'un pour ses crottes.
Se dit lorsqu'on nourrit quelqu'un et qu'on n'a pas de rapport.

CROUÉSI : s.f.
Croisée : point de croisement de deux ou plusieurs chemins de sole.

CROUÉSILLON : s.m.
Pièce de fer en croix, tournant à l'aide de colliers ou bague, autour de l'arbre (âge) de la charrue, sur celui-ci est fixé, le talon, les plaques et le fer ou tchef.

CROUPADE : adj.
Saut dans lequel le cheval porte les jambes de derrière sous le ventre.

CROUPE : s.f.
Partie postérieure de certains animaux qui s'étend depuis les reins jusqu'à l'origine de la queue. Monter en croupe.

CROUPIÉRE : s.f.
Partie du harnachement du cheval qui attaché au collier, se termine par la sous-queue.

CROUPION : s.m.
Partie se trouvant à l'extrémité de la croupe.
- Ch'croupion. Partie terminal au dessus de l'anus.
- L'meilleur morcieu d'énn' glaine, ch'est ch'croupion.

CROUTE : S.f.
Partie supérieure du sol ; le soleil et la pluie forment un resserrement de celui-ci.

CROUTER : v.n.
Durcir : par suite du gel les chemins durcissent on en profite pour charrier le fumier en passant dans les récoltes. V. Porter.

CRU : s.m.
En parlant de pommiers. - Ch'est un boèn cru.
adj.
- Ch'vint l'est cru. Vif, piquant. - I sint du froéd.

CRUTAS : s.m.
Croutas : premier plateau que l'on enlevait lorsqu'on équarrissait un arbre, et qui servait de cloisons à une voiture, ou encore au dessus d'une entrée charretière.

CUIDET : s.m.
Long panier ou " mand'iette ovale ", dans laquelle, on mettait la pâte lever, lui donnant la forme de pain ( 8 livres ) que l'on retirait de celui-ci avant de l'enfourner.

CULERON : S.m.
Partie de la croupière sur laquelle repose la queue du cheval harnaché.

CULIÈRE : S.f.
Sangle attachée au derrière du cheval, pour empêcher les harnais de glisser ou de tomber.

CURE-PIED : s.m.
Instrument du maréchal ferrant, servant à rechercher, le corps étranger, pouvant se trouver dans le pied ou la fourchette.
V. Reinette.

CUSCUTE : a.f.
Genre de convolvulacés, parasite des végétaux, la cuscute dévaste les champs de luzerne.

CYTISE : S.f.
Faux ébénier. Séché ce bois devient très dur. V. Codin.