PADDOCK : s.m.
Endroit dans une prairie, pour les poulinières avec leur poulain.
Dans les champ de course, les cavaliers présentent leurs chevaux avant la course.
PAILLASSON : s.m.
Natte de paille qui sert à protéger contre la gelée, ou le soleil et le vent, lors des travaux de binage ou d'arrachage des betteraves
PAILLÉE : s.f.
Menue paille de céréales battues. V. Feurre.
PAILLER : s.m.
Grenier ou cour d'une ferme où on met les pailles. Haute meule de paille. V. Pailler.
PAIN D'ALOETTE : s.f.
Morceau de pain que l'on ramenait des champs.
PAIN D'ÉNETT'S : s.f.
Lentilles d'eau : tâches verdâtre se trouvant sur l'eau des mares, annonçant bien souvent la pluie, lorsque les canards
plongent et courent après les pains-d'énettes.
PAISSANCE : s.f.
Action de paitre en pâturage, des bestiaux.
PAISSON : s.f.
Action de faire paitre les bestiaux. Tout ce que paissent et broutent les animaux.
PALANCHE : s.f.
Morceau de bois concave et entaillé aux deux bouts, pour porter à la fois deux seaux sur l'épaule. V. Tinet.
PALÉE : s.f.
Pelletée :
- Enn'palée d'terre, ed'fyin.
Ce qu'on prend en une seule fois, avec une fourche.
PALIS : s.m.
Mur en pisé de terre ou torchis.
- Chés vaqu's l'ont crevés ch'palis de ch'l'étabe.
Ont fait un trou dans le mur de l'étable. V. Paroué.
PALONNIER : s.m.
Pièce de bois ou de fer, reliée à une voiture, à laquelle on attache les traits, quand il n'y a pas de brancards.
Palonnier d'herse : servant à relier le jeu d'herse (3 ou 4). Partie du brabant ou charrue à double soc, qui porte le trois-coins à son
extrémité, v. Gambier.
PALOT : s.m.
Petite pelle en bois servant au chargement des pommes, ou autres denrées très friables.
PAMÉ : adj.
Très fatigué :
- Es'su rud'mint pâmé. V. Er'cran.
PAMELLE : s.f.
Variété d'orge :
- Hordeum distichum, et dont les semis ont lieu au printemps.
PAMPE : s.f.
Feuille de blé, d'orge et autres céréales.
PANARD : adj.
Se dit d'un cheval, dont les deux pieds de devant sont tournés en dehors.
PANCHIE : s.f.
Manger goulûment :
- Tes vaqu's i sont bien rondes, in'n'ont prinds énn'boénn' panchie.
- Aller al'boudinée. N'in prénn'énn'boénn'panchie.
PANNE : s.f.
Graisse dont est garnie la peau du porc, et qui servait au graissage des voitures. Panne tuile. - T'os énn'pann'ed'cassée. V. Tuile.
PAON : s.f.
- Voétur'à tcheue d'paon.
Charrette munie de fourragère, utilisée pour le charroi des céréales.
Paon : oiseau de basse-cour. - Foair'l'paon.
PAPIN : s.m.
Bouillie sucrée, faite avec de la farine et du lait. Pour se réchauffer l'hiver, on mangeait du papin. V. Lait boli.
PARAPLUIE : s.f.
Forme de roue dont les raies sont inclinés extérieursment, par suite de rupture à la base de ceux-ci dans le moyeu.
- Tes reus d'chariot i font 1'parapluie. V. Volandré.
PARABORD : s.m.
Casquette à rabat. V. Castchette à eureillette.
PARAGES : s.m.
Endroit, environs :
- Labourer dins chés parages. Etre dans les environs. V. A 1'intour.
PARC : s. m.
Entourage formée de claies, maintenues par des croches, et dans lequel se trouvent des brebis.
Monter au parc : sortir les brebis définitivement jusqu'au mois de novembre de même le berger couche dans La cabane, à côté du parc.
PARÉ : adj.
A point ; - J'vos povoèr foaire min cide, mes pèmm's i sont parées.
Lorsqu'on sent l'odeur des pommes, on dit que les pommes sont parées.
PARÉLE : s.f.
Polygonée du genre rumex : patience, herbe des champs, se trouvant très souvent dans les blés.
PARI : s.m.
Pupille, enfant assisté. Enfant confié à l'Assistance Publique et placé en nourrice. Une grande partie de ceux-ci auparavant étaient placés dans
les fermes, dès la sortie de l'école, et employés comme homme de cour (ouret) ou charretier un peu plus tard ; ils étaient très souvent exploités et mal vêtus usant des démétures du patron, portés comme neuf sur le
carnet d'habillement. - Efant d'Horpice d'l'Assitance. Usité dans le pays ce mot provenait du fait que les enfants assistés venaient de s'Charles
de Paris.
PARON : s.m.
Fanon des vaches ou des boeufs.
Pli de la peau qui pend sous leur cou. Touffe de crin qui croit derrière le pied du cheval.
PAROUÉ : s.f.
Façade : - Et'paroué al'est à r'foaire.
La façade en torchis du bâtiment est à refaire.
- Mes veaux ont donnés un coup de tête dans le mur de la façade.
V. Faillis ou palis.
PARSOUÉ : s.f.
Repas offert aux moissonneurs par le patron à la fin de la moisson, c'est-à-dire lorsque la dernière gerbe était engrangée.
PAS D'ÂNE : s.m.
Sorte de mors du cheval. Instrument du maréchal.
PASSAGE : s.m.
Chemin : - I l'est forché d'livrer passage, i y o énn' servitude.
PASSANT : s.m.
Harpon : dont se servaient les pompiers pour abattre un pan de mur en cours d'incendie. Passe-partout. Longue lame de scie sur lequel étaient
fixé un bâton 30 cm perpendiculaire à chaque extrémité servant à son usage.
PASSÉE : s.f.
Passage pratiquée dans un talus et permettant l'accès aux champs.
PASSETTE : s.f.
Outil servant au binage des betteraves. - J'vos passé mes bett'raves.
PAS S'MÉTÉ : s.m.
V. Meuture.
PATARAFFES : s.f.
Quantité : - Enn'pataraff'ed'raqu's.
Recevoir une quantité de boue, par suite du passage d'un cheval au galop.
PATATE : s.f.
Genre de convovulacées, à tubercules comestibles appelée : pomme de terre. V. Héricottes (à Allery).
PATT'ED'LEUS : Tussilage ou pas d'âne. V. Eureill'ed'truie.
PATIN : s.m.
Pièce de bois mobile du chariot et du tombereau, actionnée par la "mécanique" pour freiner. Masse de neige tassée qui adhère aux semelles des chaussures. V. Areyoère.
PATINER : v.a.
Se dit des roues d'un véhicule qui tournent sans avancer, lorsque le sol est glissant. - Dessere
l'mécanique à patine.
- Tin bénieu i patine, tu n'avanch'point.
PATIR ; adj.
Sans vie : après l'hiver, les blés "pâtissent". V. Végéter.
v.a.
S'étioler : - Mes bett'raves i pâtit'nt, i manqu'nt 'ed'd'ieu.
PATIS : s.m.
Pâturage, clos non planté.
- Mets chés vaqu's dins ch'pâtis.
Sortent les vaches dans l'herbage à côté de la maison.
V. Corti, plant, pâture.
PATRAQUE : adj.
Dérision :
- Quoa qu'ch'est quell'patraqu'lo ! Machine usée.
- Et' patraque. Etre souffrant.
PATROUILLER : v.a.
Remuer :
- J'euroais volu qu'tu l'voéche patrouillée dins chés raqu's pour satcher sin bénieu. Patauger dans la boue.
PATURAGES ; s.m.
Ensemble de prairies naturelles et artificielles d'une exploitation.
V. Foin.
PATURE : s.f.
Pré, prairie, entourée de haie ou ronces artificielles plantée ou non de pommiers.
- Mets chu g'vo dins 1'pâture. Met le cheval dans la pâture. Corti, plant.
PATURER : v.a.
Brouter, paitre : action de manger pour les bêtes.
- Foaire pâturer des minettes par chés berbis.
Faire paitre les brebis dans un champ de minettes (aujourd'hui disparu)
V. Pouécher.
PATURON : s.m.
Pied du cheval :
- Tu n'n'os des paturons ?
Avoir de grandes mains pour un individu.
PÉCAVI : loc.
Lubie : désir passer quelque chose en tête.
- I voèt toujours autremint qu'ez'z'eûtes.
Il a toujours des idées différentes des autres quant il lui prend un "pécavi".
PÉGNÈRES : s.f.
Panerée : contenue du panier, autrefois, on ramassait les cailloux à l'aide d'un panier il en fallait cinquante pour un métré cube.
PÉGNIER ; s.m.
Panier :
- Pénier à couverque. Panier oval recouvert d'un couvercle.
- Pénier bis. Panier fait avec des lamelles de noisetier que l'on tressait, et qui servait à transporter les pommes de terre et les betteraves,
aujourd'hui remplacées par des mannes en fer, c'est-à-dire en fil de fer.
V. Mand'iett's.
PELLE ; s.f.
- Pell'à cide. Pelle de bois, plus précisément appelé "palot" pour placer les pommes écrasées sur le pressoir, ou enlever les pommeaux.
- Pell' à four : pelle plate munie d'un long manche, et qui servait à mettre le pain au four.
PÉMM'S : s.f.
Pommes :
- Pémm's à cide, fruit du pommier que l'on écrasait, et que l'on pressait pour en extraire le jus, qui en tonneau donnait une boisson, ou distillée
donnait l'alcool de cidre.
- Pémm's à coutieu : pommes cueillies que l'on range à la cave et que 1'on mange l'hiver, lorsqu'elles sont bien parées.
PÉNÈE : s.f.
Morceau d'étoffé ou de toile.
- Enn'pénée d'sac, énn'pénée d'clairon servant de tablier que l'ouvrier mettait devant soi, lors du nettoyage des étables ou des charrois de fumier.
- Mets énn' pénée d'vant 1'porte.
Celle-ci servait a essuyer ses chaussures avant de rentrer dans la maison était très courant dans les petites fermes. V. Tablier,, chinoèr.
PERTINTAILLE : s.f.
Multitude de grelots, que l'on plaçait en haut du collier du cheval, ou au cou des brebis, permettant ainsi aux bergers de reconnaître,
lorsqu'une bête s'égarait du troupeau ; le bélier avait lui un grelot plus sonore.
PEUCHER : v.
Serrer :
Peucher un abcès. Faire sortir la matière. V. Tater.
PEUCHET : s.m.
Poucier ou doigtier en toile, servant à protéger une blessure.
- J'ai été obligé d'mett' un peuchet, j'avoais un cardon qui s'est abouté.
PEUMIER : s.m.
Pommier : arbre dont le fruit est la pomme qui sert après pressage à faire une boisson que l'on appelle le cidre, pèmmes à cid'. Femmes au coutieu.
PICHATE : s.f.
Urine; mauvaise qualité de boisson. - De l'pichat'ed'beudet.
PICOTER : v.a.
Déchaumer : au 18ème siècle, on déchaumait après les récoltes, à l'aide d'une houe à la main ; les chaumes (éteules) ainsi recueillies étaient
distribuées aux pauvres ou vendues à leur profit.
Becqueter : donner des coups de bec. Les poules picotent les épis de blé tombés de la voiture.
PICOTIN : s.m.
Mesure contenant environ 2 litres, utilisée pour donner la ration d'avoine à un cheval. - Un picotin d'avènne.
PIÉCHE : s.f.
Pièce ou champs
- Em' pièche ed'terre, énne pièche ed'bos, portion d'une surface de 4 verges a une contenance de 54 à 56 m2, lorsque le
journal était de 75 verges ou 40 ares 66.
PIED : s.m.
Pied : pieds pendants ou gamb's pendantes.
Lorsqu'un talus élevé sépare deux champs, le propriétaire de la parcelle située au dessus ( a les pieds pendants ) c'est-à-dire que la limite de
son terrain passe aux points atteints par les talons de ses chaussures quand il est assis sur le bord supérieur du talus ( jambes pendantes ).
Cet antique usage local, aujourd'hui codifié a toujours eu force de loi.
PIÉDSÈNTE : s.f.
Sentier : - Emm'pièche al'sert ed'piedsente pour aller ach'bos.
Mon champ sert de sentier pour aller au bois.
- Foais attention al'piedsente.
Remarque faite à un ouvrier bêchant, ou sans délimitation (bordure de buis)
celui-ci est coupé par une allée ou sentier.
V. Passée, sintier.
PIERRE : s.f.
Ancienne mesure valant 2 Kg et servant à peser les bottes de lin, au XIXe siècle.
PIÉTIN : s.m.
Maladie des moutons : caractérisée par la formation d'une tumeur à la
bifurcation de l'ongle, que l'on traite avec de l'extrait de nicotine "les
vieux bergers qui avaient l'habitude de "chiquer" giclait "un jus
de la chique après avoir bien nettoyer la plaie.
PIÉTINEUSE : s.f.
Ancienne batteuse à plan incliné mue par un cheval, désignée plus communément
de " batteuse à g'vos ".
PIF : adj. qu.
Cochon pif : porc atteint de cryptorchidie, viande immangeable.
PILE : s.f.
Tas : - Enn'pil'ed'bos. Un tas de bois. V. Corde ou stère.
PIL'CORPS (IN) : Travailler in pil'corps. Travailler le torse nu, les
faucheurs travaillaient très souvent " in pil'corps ".
PINCHES : s.f.
Outil du maréchal ferrant, sorte de tenailles.
Pince : devant d'un fer à cheval.
PINSSÉR : s.m.
Sorte de tricot ou gilet fait à la main, et pouvant servir d'habit ou de veste.
- Mets tin pinssér, tu 1'1'indurros, pas'qu'in'n'foait point queud.
Mets ton tricot, comme il fait froid, tu l'endureras.
PINTADE : s.f.
Oiseau ou volatile de basse-cour, venant d'Afrique et acclimaté dans notre
pays.
PINTE : s.f.
Mesure : - Enn' pint' ed lait. Un demi-litre de lait.
- Un d'mi pinte. Un quart de litre, en eau-de-vie on disait un cinquième.
PILER : v.a.
Ecraser, gruger, broéyer.
- Piler des pèmm's pour foaire du cidre.
Gruger des pommes pour faire du cidre.
PILOT : s.m.
Masse de bois : fixée à l'extrémité de chacun des quatres rayons de la pile.
V. Grugeoir.
PIPE : s.f.
Pause : lorsqu'on battait à la batteuse, on arrêtait à 11 h et à 4 h, c'est ce que l'on appelait "l'pipe" pour
boire un coup de café ou un coup de cidre, on profitait de cet arrêt pour faire quelques trétins
et enlever les menues pailles " wapail's", et passer les hotons.
PIPIE : s.f.
Pépie : pellicule ou enflammation qui vient au bout de la langue des oiseaux, des poules, et qui les empêchent de manger et non de boire.
- Mes glain's iz z'ont l'pipie. Mes poules ont la pépie, celles-ci jettent un cri de temps à autre qui par suite d'infiltration d'air,
provoque un engouement, causé par un gène respiratoire.
PIS : s.m.
Pis de la vache :
- No vaqu' al foait du pis, an's'ro pu longtemps à vêler.
Notre vache est prête à vêler son pis est volumineux, alors que celui de la jument se cire.
- No jument an's'ro point longtemps à pouliner " al'chire ".
Substance jaunâtre se trouvant au bout de la mamelle.
PISTOLE ; s.m.
Monnaie ou somme d'une valeur de 10 F. Une vache se payait en 1910 ; 10 Pistoles.
PITCHET : s.m.
Piquet : pièce en fer fichée en terre et maintenant la chaîne, où est attachée la vache dans un pâturage non clos.
- Mes vaqu's sont au pitchet. V. Piu d'pâture.
PITCHETTE : n.f.
Sorte de boisson légère, cidre généralement.
- Foaire de l'pitchette. Faire une troisième assise que l'on boit dans un délai très court.
PIU : s.m.
Pieu : en fer ou en bois, servant à la clôture des herbages. V. Pitchet.
PIULER : v.a.
Piauler : - T'os des poulets qui piul'tent. Qui crient.
PLACHE : s.f.
Emploi : - Chercher énn'plache. Autrefois on pouvait voir les charretiers ; leu baluchon à leus dos, leu cachoère autour ed'ieu co,
chercher énn' plache.
Piétiner : - In'tient point in plache. Par temps orageux les bêtes ne tiennent pas en place. Ouvrier usant d'une mauvaise réputation : changer souvent de patrons ou d'employeurs.
PLAINTAIN : s.m.
Nom donné indistinctement aux plantaginés du genre plantago.
V. Eureilles de lapin.
PLANTEUSE : s.f.
Machine à semer les betteraves, à planter la pomme de terre.
V. Plantoér.
PLANTOÉR : s.m.
Un plantoér un grain, à pèmm's ed'terre.
PLATCHU : s.m.
Cave ou cellier : se trouvant bien souvent dans une partie de la grange, et sur laquelle, on tassait le foin, le blé ou d'autres gerbes.
PLATEFORME : s.f.
Partie à l'avant de la faucheuse, sur laquelle tombe le grain coupé, lequel est entraîné sur les toiles vers le lieur.
PLATE-LONGE : s.f.
Lanière de cuir, à l'aide de laquelle, on maintient le pied du cheval, lors d'un ferrage. V. Trouss'pied.
PLATRÉE : s.f.
Platée : - Enn'plâtrée ed' pèmm's es terre. Une grande quantité de pommes de terre, à la boudinée, on en prenait une bonne plâtrée.
V. Panchie.
PLAT-SIEU : s.m.
Seau ou bien souvent vieux bidons, dont la partie supérieure est enlevée à laquelle on met une attache, et qui servaient à préparer la
nourriture des porcs. V. Sieus à cochons.
PLATTES : s.f.
Epluchures : - Des platt's ed pèmm's ed'terre. Tu foais des rudes plattes. De grosses épluchures que l'on donnait aux lapins avec un peu de
son. V. Eplutchure.
PLÉ : s.m.
Fétu : - Un plet d'feurre. Un fétu de paille.
PLEUMER : v.a.
Effleurer la terre, soit en hersant, soit en labourant.
- T'os yeu peur d'interrer, tu n'os foait que l'pleumer. Labour peu profond.
PLÉMM'S ED'DJAI : Nuages parsemés, précurseur de pluie.
- Ech'temps l'est à plèmm's ed'djai.
V. Moutonné, pommoner.
PLEUPLEU : s.m.
Pluvier ou pivert : picus viridis.
- I vo pluvoèr oz z'intinds ch'pleupleu. V. Lutronne.
PLEUVE : s.f.
Pluie : - Ch'temps l'est moutonné, à sint 1'pleuve. Chés canards i sintet'té de 1'ieu ; i noait'tnt chés pains d'énettes.
Les canards sentent la pluie, plongeant constamment, faisant disparaître les lentilles d'eau.
Chés solins i sut'tnt in's'ro point longtemps à pluvoèr.
L'humidité appelle la pluie.
PLUV'TER : v.a.
Bruiner : - I c'minch' à pluv'ter. Il commence à pleuvoir.
POCRACHE : s.f.
Terre à dare. Sable et argile rouge qui mouillée étaient, étalée sur la rifle en vue d'adoucir le taillant de la faux. V. Sabouré.
POÈGNE : adj.
Etre à poègne : savoir mener sa barque. Avoir une poègne de fer. Etre fort.
POÉTRINIÈRE : s.f.
Courroie qui passe sous le poitrail du cheval.
POÉYIS : s.m.
Village : - I sont du mêmm' poéyis. Ils sont de la même contrée.
- I l'as vu du poéyis. Il a beaucoup voyagé.
POINT'LETTE : s.f.
A l'aube, au point du jour, voir au lever du soleil. V. A nonne.
POMONNER : v.a.
Pommes écrasées et mises dans des cuves pour en extraire le jus (cidre).
POMONS : s.m.
Produit d'une assise de pommes, lorsque le jus en est extrait, que de certains mélangeaient à des betteraves, pour donner aux bêtes.
POMM'D'AMOUR : s.f.
Tomate : - lycopersicum. Pommier du japon (fleurs).
PONDOUÈRE : s.f.
Pondeuse : en parlant d'une poule.
- Ch'est une rude pondouère. Pondouère à glaines.
Caisse ou " mand'lette " avec un peu de paille ou les poules pondent leurs oeufs. V. Nichoèr.
PONEY : s.m.
Petit cheval à longs poils.
PORCRIE : s.f.
Endroit où se fait l'élevage des porcs.
Débarras.
- Ch'est pir'qu'énn'porcrie, no truie a n'y connaitroait point ses jones.
Se dit lorsqu'il y a du fouillis. V. Infnouille.
PORETTE : s.f.
Poussière : autrefois on donnait le conseil suivant aux cultivateurs :
- I feut toujours es's'mer du blé dins des raques et pis d'l'avéne dins des terres à porettes.
Porettes : petites poires. Fête à porettes. Fête qui avait lieu à Vieulaines (annexe de
Fontaine-sur-Somme) vers la fin août, et où se vendaient des poirettes.
PORER : v.n.
Faire de la poussière. A pore. Lorsque le foin est rentré vert et humide.
PORITES : adj.qu.
Pourries :
- Des pêmmes porites. Feux comme énn'pèmme porite.
Faux comme une pomme pourrie ou "blette".
PORI : adj.
Pourri : - Oué temps d'pori ! Temps très pluvieux. V. Démonté.
PORT'CACHOUÈRE : s.m.
Tube en fer, se trouvant sur les mancherons de la charrue, sur l'avant de la voiture ou sur l'attelle du collier, dans lequel
est introduit le fouet (cachouère).
PORTCHET : s.m.
Porcher : qui s'occupe de l'élevage des porcs ou d'une porcherie.
Personne sans goût. - T'es pire qu'un portcher.
V. Ouret, commis.
PORTE-CLÉ : s.m.
Crochet fixé sur la quarole;, dans lequel est suspendue la clé de serrage.
PORTE-CORDIEU : s.m.
Partie supérieure de la quarole de la charrue, où passe le cordeau, à l'aide d'un double anneau, se trouve également dans le haut ou
sur le côté du collier.
PORTE-GERBES : s.m.p.
Tiges de fer courbées, se trouvant sous le tablier de la faucheuse, à l'aide d'une barre horizontale, lequel est actionné par une
tige.
PORTE-GLISSIÈRE : s.f.
Partie se trouvant sur le tchef en avant des mancherons, et portant le "déclitchoèr". V. Ce mot.
PORTE-MORS : s.m.
Partie de la bride, qui soutient le mors.
PORTE-SERPE s.m.
Petit crochet de fer suspendu à la ceinture du bûcheron et servant à porter la serpe.
PORTER : v.n.
Résister :
- 0 peut carier chés c'mins i port'tnt.
On peut charrier fumier, lorsque le sol est gelé et passer dans des champs semés de récoltes, la terre porte et l'on ne fera pas de dégâts.
PORTIÈRE : s.f.
Organe génital de la vache.
- Et'vaqu' a n's'ro pus longtemps à vêler, al'foait de 1'portière.
POT : s.m.
Pot à seuce. Pot de terre, dans lequel était la sauce, argile rouge avec de l'eau, ou l'on trempait la rife, pour aiguiser la faux.
POTINTON : s.m.
Partie de bois horizontale, que l'on place au dessus du manche (bêche, pelle ou fourche).
POUÉCHER : v.a.
Paitre ; pâturer.
- Mes bêtes i l'ont bien pouécher, al'sont rondes.
Mes bêtes ont bien manger, elles en sont rondes.
POUÉGNIE : s.f.
Poignée ;
- J'ai prinds énn'pouégnie d'feurre pour nettoéyer 'l'l'euge.
J'ai pris une poignée de paille pour nettoyer l'auge.
- J'y ai mis énne pouégnie d'avénne.
Je lui ai mis une poignée d'avoine.
Pouégnie d'carrue. Mancheron de la charrue.
POUEILLE : s.m.
Poils :
- Pouéill'd'étchien. Chiendent, nom vulgaire d'une graminée (triticum repens) qui cause de grands ravages dans les cultures, et dont la
racine sert en médecine.
- Et'piéche al' est rud'mint sale, tu n'n'os des pouéill's d'et'tchions.
Champs négligé, envahi par le chiendent. V. Tchiendint.
POUÉRÉ : s.m.
Poire : boisson confectionnée avec des poires de Carisi, appelées vulgairement (pouér's à cochons). V. Pouéres.
POUÉRES : s.f.p.
Poires : - Pouéres à coéchons. Poires de Carisi.
- Pouéres ed'fusée. Poires que l'on mettait au four dans les tourtières lorsque le pain était détourné, que l'on mettait en chapelets que l'on
accrochait à la poutre dans le fournil, et qui servait à faire des tartes ou de la compote ainsi conservées. V. Porettes liquet.
POUILLETTE : s.f.
Poulette : jeune poule.
- Mes pouillettes sont prêtes à ponde, leus créques rougit
Mes poulettes vont bientôt pondre, leur crête commence à rougir.
Tendresse. - Emm' tchotte pouillette. Ma petite poulette.
POUILLU : s.m.
Thym : plante aromatisante. Dans nos campagnes, les vieux disaient toujours : - Equ'quant' o r'pitchoait du pouillu, oz z'avoait un malheureux
dins l'énée.
Supertitieux, il ne fallait pas repiquer le thym.
POULAIN : s.m.
Jeune cheval :
- Attraité un poulain : atteté un poulain pour la première fois.
V. Laitron.
POULINAGE ; s.m.
Action de pouliner. Epoque de l'année ou les juments poulinent, c'est à dire vers le mois d'avril-mai.
POULICHE : s.f.
Jument non adulte.
POULINÉE : s.f.
Fiente de poules ; engrais très riche.
- 0 voèt qu't'os j'té tes poulinées, t'os des rud's bells héricott's.
On voit l'endroit où tu as mis des fientes de poules ou pigeons.
POULINER : v.a.
Avoir un poulain.
- No bête à l'o poulinée par nuit. Mettre bas.
POULINIÈRE : adj.qu.
Se dit d'une jument destinée à la reproduction.
- Ch'est énn' boénne poulinière, ch'est pour o equ'j'el'warde.
C'est une très bonne jument à poulains, c'est pourquoi je la garde.
POULIOT : s.m.
Petit treuil à l'arrière d'un charriot, d'une charrette, d'une guimbarde, qui sert à enrouler le comble. V. Combe.
POURDÉNNE : s.f.
Dinde ; poule d'Inde. Je me souviens avoir soigné aux champs des pourdénnes, à l'aide d'un long bâton, au bout duquel était fixée un bout
d'étoffe. Viande succulente recherchée au moment des réveillons de fin d'année.
POUTOÈR : s.m.
Rouleau en fonte :
- T'iros chercher ch'poutoèr pour donner un queup d'rouloèr.
Celui-ci était composé d'un siège, et Lorsqu'on était jeune, on se plaisait, assis sur le siège, de prendre la barre se trouvant au dessus des
billes montées sur un bâti : de faire basculer, bien souvent la petite roue qui se trouvait sur l'avant en forme de triangle, par le mouvement
d'élévation et de descente, finissant par casser, celle-ci étant en fonte.
POUTRER : v.a.
Rouler : Dés le printemps, après la saison du gel et du dégel, on roulait les avoines et les herbages, pour raffermir la terre.
- J'sus in rout' a poutrer mes avénnes, ch'est du boin temps.
POUSSANT : adj.qu.
Dans l'expression du temps poussant, temps chaud et humide, qui favorise la végétation.
POUSSIF : adj.qu.
- Un g'vo poussif. Un cheval atteint de gourme ou bronchite chez les humains. V. Poussiu.
POUSSIU : adj.qu.
- Poussiu comme un viu g'vo. Asthmatique chez les humains. V. Poussif.
PRÉEMPTION : s.f.
Droit : lors d'une vente, le locataire a droit de préemption, et s'il réunit les éléments nécessaires (argent) est seul acquéreur à moins
qu'un membre de la famille du vendeur n'est acheté, ce droit de reprise est seul valable (loi votée en faveur de l'agriculture en 1947)
laissant le droit de cultiver la terre à celui qui l'occupe.
PRÉNNE : v.a.
Prendre ; s'enraciner.
- Prénn'rachénn'. Cet arbre reprend racines, reprend vigueur,
- Prénn'énn'terre in location. Prendre possession d'une terre.
- Utopie. - Prénn' des vessies pour des lanternes.
PRESSE : s.f.
Machine à presser la paille et aussi les pommes.
- Tu t'mettros al'presse. Emploi effectué par l'ouvrier travaillant aux travaux de battage, et qui consistait à passer des fils de fer dans des
guides, servant ainsi à faire des balles de paille.
Presser les pénuries. Faire le cidre à la presse mécanique.
PRESSOÈR : s.m.
Pressoir : machine à presser les pommes, qui ont été broyées auparavant composé d'une vis.traversant une table circulaire ou carrée, sur laquelle on installait la cage ou cloie, fermée par des crochets dans laquelle, on versait les pommeaux "pomons" que l'on serrait, après la pose de
demi cercle en bois et de "blots", à l'aide d'un bâton, introduit dans la vis du pressoir.
PRÉ-SALÉ : s.m.
Moutons engraissés dans les près, voisins de la mer, et bien souvent dénommées "bêt's ed'bassures".
PRÈM' (AU) : adj.n.
Premier :
- Au prèm'. A la première heure, au lever du soleil.
- Ed'main, j'm'el'vrai au prèm' pour lier mes norritures,
Je me lèverai, demain très tôt, pour aller lier mon foin,
V. Point'lette.
PROVÉNNE : s.f.
Provende : préparation ou ration de betteraves mélangée avec de la menue paille ou de pulpe, que l'on donne aux bêtes.
- Mets des provénn's à chés vaques. - Gruger des provénnes.
Hacher des betteraves. Provénne : bouillon de feuilles de poireaux que l'on donne aux vaches nouvellement vélées, pour faciliter leur délivre.
PUC'SINER v.a.
Dégoûter : lorsque les veaux ne veulent plus boire, on dit qui "puc'
sin'tnt" il faut donc les exciter en leur mettant du "Sanders"
aliment en poudre pour bétail, ou leur faire sucer les doigts que l'on trempait dans l'eau.
PUCHOT : s.m.
Cavité ou trou pratiqué dans le sol, dans la glace, pour y puiser le purin, ou l'eau dans une mare gelée, v. Puchoèr.
PUCHOÈR : s.m.
Epuisette : récipient, que l'on met à l'extrémité d'un manche ou d'un bâton, pour pouvoir puiser l'eau en dehors d'une mare, en vue du
remplissage du tonneau ou baril.
PUCHER : v.a.
Puiser : prendre l'eau avec un récipient, épuisette ou seau, pour remplir une tonne ou baril à eau. Dans les mares de villages, on pénétrait
avec le cheval et le baril à eau , et on puisait l'eau à l'aide d'un seau, monté sur le
"jite" (pièce de bois sur lequel est placée "1'équarrissure) à l'arrière du baril. V. Tonne à purin.
PULPES : s.f.
Pulpes : constituées par les restes des cossettes de betteraves sucrières, après la diffusion. Mélangées avec des paillettes de blé, elles
servaient de la nourriture aux bovins, l'hiver aujourd'hui on mélange celles-ci, par étages successifs, lors de l'ensilement, avec des tcheues
ou verts de betteraves (collets).
PURE : s.m.
Puits : endroit où on tirait l'eau autrefois au moyen d'un treuil, monté sur une "équarrichure" et sur lequel était enroulé un câble ou une
souche, et où était accroché un seau ou une "seille".
- In tirant un sieu d'ieu, j'ai r'cheus un queup d'mannoéyelle.
Lorsque l'on tirait de l'eau, il fallait faire attention, d'attendre que le seau soit bien rempli ; a ceci s'ajoute une devinette :
- A pihds, a tinds, a tapp' du tchu quant'a rint'ed dins pis à brai quant'o l'erpreind. C'est le seau qui pendant à la souche, rentre dans l'eau
debout sur le fonds, se remplit et lorsqu'on le reprend : par l'inclinaison, laisse tomber de l'eau. On retire les seaux tombés dans le puits, à
l'aide d'un "hoc martin" crochet en forme d'ancre double.
PURIN: s.m.
Eau provenant du fumier, par suite de grandes pluies.
- Tin purin i coule. Ou provenant de l'écoulement de l'urine des animaux.
Cet écoulement est sanctionné par une contravention. Actuellement celui-ci est recueilli dans une fosse ou citerne et employé par épandage dans
les herbages. V. Roussie.
PYINGNE : s.f.
Enroulement ou enchevêtrement, causé aux récoltes par suite de verse, ou envahissement d'herbes, par suite de grandes pluies.
- Em'pièche al'est versée, tout est r'poussé pas d'sus.
- Tu parl's d'énn pyingne.